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Sénégal : tout comprendre à la crise politique qui secoue le pays

Les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont fait au moins 5 morts Des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants secouent le pays. [JOHN WESSELS / AFP].

De nouvelles manifestations à venir au Sénégal. La coalition M2D (Mouvement pour la défense de la démocratie), qui s'oppose au gouvernement sénégalais, a appelé à une nouvelle journée d'action pacifiste ce 13 mars. De quoi prolonger la contestation qui a déjà fait au moins 5 morts dans le pays.

Une arrestation qui allume la mèche 

Si la colère d'une partie du peuple sénégalais, et en particulier de la jeunesse, est multiple, c'est l'arrestation d'un leader de l'opposition qui a déclenché les premières émeutes. Le 3 mars dernier, Ousmane Sonko a été placé en garde à vue pour viols et menaces de mort. Sa libération quelques jours plus tard sous contrôle judiciaire n'aura pas réussi à calmer les tensions. 

Les manifestants reprochent notamment au gouvernement de Macky Sall une forme de déni de démocratie avec l'arrestation d'opposants pour se maintenir au pouvoir. Ousmane Sonko a lui-même déclaré que le président sénégalais n'était plus «légitime à diriger le Sénégal». À noter que les violences qui ont opposé les partisans de l'opposant aux forces de l'ordre ne se sont pas limitées à Dakar, avec des heurts repérés dans plusieurs régions du pays, dont la Casamance où au moins un manifestant est décédé selon Jeune Afrique

Un contexte difficile 

Si l'arrestation d'Ousmane Sonko a fait exploser une partie de la population, la colère grondait depuis plusieurs semaines au Sénégal. Dans le contexte de la pandémie mondiale, la crise économique qui touche le pays attise fortement les tensions. L'une des conséquences est notamment l'augmentation du chômage chez les jeunes, qui était déjà une inquiétude depuis plusieurs années. Le tout combiné a donc entraîné ces émeutes rares dans un pays considéré comme particulièrement stable dans la région. 

Appels au calme et journée de deuil 

Les tensions ont atteint des sommets tels que des blindés ont été déployés dans les points sensibles de Dakar, notamment au port et sur la place de l'Indépendance. NetBlocks, une organisation qui surveille la gouvernance d'internet, s'est rendu compte que des applications de messagerie et des réseaux sociaux ont été bloqués, comme Whatsapp, Facebook ou encore Telegram. 

Pour apaiser les tensions, le président Macky Sall a pris la parole dans une intervention publique pour appeler au calme. Un allègement du couvre-feu imposé à Dakar et Thiès a également été annoncé. Cela n'aura pas suffi à convaincre l'opposition qui, après une journée de «deuil» le 12 mars, a lancé un nouvel appel à manifester de manière pacifique le 13 mars. Reste à savoir si les esprits resteront calmes à cette occasion. 

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