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Incendies en Grèce : l'écosystème «en danger», selon des experts

Tous les six ans environ, les montagnes autour d'Athènes sont en flammes, ce qui «affecte l'écosystème du bassin de la capitale». [REUTERS/Alexandros Avramidis]

Les incendies en Grèce sont «sous contrôle» même si la situation reste imprévisible. Le premier bilan fait état du «pire» mois de juillet en treize ans, selon des experts qui s'inquiètent des conséquences écologiques.

Le bassin méditerranéen est en proie à de violents incendies. La situation semble s'être stabilisée et améliorée ces dernières heures, notamment en Grèce. Le bilan provisoire, surtout en Attique, la région d'Athènes, et sur les îles touristiques de Rhodes, de Corfou ou d'Eubée, s'élève «à environ 50.000 hectares brûlés», soit le «pire» mois de juillet en treize ans selon des experts.

La Grèce est frappée par une longue période de chaleur, de vents forts et de sécheresse, des conditions climatiques «extrêmes qui attisent les feux». Environ 660 départs de feu, en grande majorité vite éteints, ont été recensés en dix jours, une moyenne de 50 à 70 incendies par jour, a relevé ce vendredi le ministre de la Protection civile.

L’écosystème en Grèce est «en danger»

La Grèce subit chaque année des incendies de forêt, souvent meurtriers. Il y a deux ans, les feux, notamment à Eubée, avaient fait pendant l'été trois morts et brûlé 130.000 hectares, dont des oliveraies et des pinèdes qui produisent de la résine. Des centaines de ruches étaient parties en fumée.

Cette année, cinq personnes ont trouvé la mort. Les répercussions environnementales, elles, ne peuvent être encore évaluées, mais, «les incendies répétitifs mettent en danger l'écosystème, les forêts se transforment en terres agroforestières, les broussailles en garrigue (...) le paysage a tendance à changer et à ressembler à des paysages africains», redoute Nikos Bokaris, le président de l'Union grecque des forestiers.

À Rhodes, où les incendies ont éclaté le 18 juillet, «une grande partie de la faune», comme une espèce endémique de dama dama (daim européen), «a été sérieusement affectée. Certains cervidés ont été retrouvés carbonisés,» déplore Grigoris Dimitriadis, le président de l'Association locale de protection de l'environnement. Les feux sont aussi à l'origine de la diffusion de particules polluantes, à des niveaux « record » en ce mois de juillet : «une mégatonne d'émissions de carbone entre le 1er et le 25 juillet, le double presque du record de juillet 2007», a noté l'observatoire européen Copernicus.

Une prévention critiquée

Tous les six ans environ, les montagnes autour d'Athènes sont en flammes, ce qui «affecte l'écosystème du bassin de la capitale», l'une des villes les plus densément peuplées en Europe, rassemblant plus d'un tiers de la population grecque de 10,5 millions d'âmes, rappelle Charalambos Kontoes.

Pour Nikos Bokaris, la situation dans le bassin de l'Attique est aussi problématique parce qu’«il y a peu d'espaces verts et les constructions en béton créent un environnement thermique clos». Le gouvernement grec, qui impute les incendies en priorité à la crise climatique, est souvent accusé de ne pas en faire assez pour protéger la biodiversité et entreprendre des actions de prévention des feux.

«Cette année, la prévention a commencé un peu tard mais les zones pare-feu ou d'autres mesures préventives ne sont pas toujours la panacée quand le feu prend des dimensions énormes», remarque Nikos Bokaris, selon lequel la Grèce a reçu 55 millions d'euros de fonds européens en 2022 et 86 millions en 2023 pour mieux se préparer.

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