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Argentine : la liberté de la presse en net recul depuis l'élection de Javier Milei

Javier Milei tend à contrôler les médias argentins grâce à une privatisation ou une fermeture des médias publics. [Luis ROBAYO/AFP]

La parole démocratique serait-elle menacée en Argentine ? Le nouveau classement mondial de la liberté de la presse par RSF, publié ce vendredi, pointe du doigt une inquiétude montante quant à la pluralité des médias et leur expression depuis l'arrivée de Javier Milei.

La parole est-elle moins libre depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei en Argentine ? Il y aurait des raisons de le croire, selon le nouveau rapport de la liberté de la presse publié par RSF ce vendredi. La place de l’Argentine dans ce classement mondial a chuté de 26 places, se retrouvant ainsi 66e. Une chute importante, alors que le pays d’Amérique du Sud avait déjà perdu 11 places en 2023.

En cause, la fermeture de la plus grande agence de presse du pays. Ouvertement hostile aux médias, le président n'hésite pas à museler les journalistes critiques et qui ne servent pas sa cause. D’abord chroniqueur sur différents médias audiovisuels, Javier Milei critique, menace et bouscule tout journaliste ne s’alignant pas sur sa politique. D’ailleurs, dans son programme, il faisait part de sa volonté de privatiser ou fermer tous les médias publics d’Argentine.

En mars dernier, le Président avait ordonné la fermeture de Télam. Principale agence de presse du pays depuis 1945, n’est sûrement que la première étape de son démantèlement des médias argentins. «La fermeture de Télam représente un coup dur pour le journalisme et le droit à l’information», déplore Artur Romeu, directeur du bureau Amérique latine de RSF qui «appelle à l’annulation de cette décision brutale».

Ce classement se base sur des relevés quantitatifs mais aussi qualitatifs. Il se fonde «sur les réponses de centaines d’experts de la liberté de la presse (journalistes, universitaires, défenseurs des droits humains à une centaine de questions», détaille Reporters sans frontières.

Une année de grand vote mondial

Par ailleurs, le classement pointe du doigt d'autres pays. Car cette année est l’une des années les plus importantes dans la politique mondiale puisque la moitié de la population va se rendre dans les bureaux de vote. Une période synonyme de hausse des violences faites aux journalistes notamment dans des pays comme le Nigéria (112e) ou encore la République démocratique du Congo (123e).

Tandis que les pays gouvernés par des juntes resserrent les libertés comme au Niger qui perd 19 places dans le classement (80e), le Burkina Faso descend de 28 positions (86e) et le Mali qui régresse d’une petite place (114e).

La réélection de Recep Tayyip Erdogan en Turquie (158e) fait perdre quelques points au pays. L’Italie de Georgia Meloni perd 5 places (46e) du fait qu’un de ces députés cherche à acquérir la deuxième agence de presse du pays.

L’influence et la propagande de la Russie jouent sur le classement de plusieurs pays comme en Serbie (98e, - 7 places), en Géorgie (103e), au Kirghizistan (120e), en Azerbaïdjan (164e, -13 places), ou encore au Bélarus (-10 places, 167e).

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