A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le jury du World Water Day Photo Contest a annoncé les lauréats 2024 de son concours photo organisé en partenariat avec les Nations Unies.
Basé à Seregno, en Italie, le Lions Club Seregno AID a proclamé les gagnants du World Water Day Photo Contest (WWDPHC) 2024, lors de la Journée mondiale de l'eau qui s'est déroulée le 22 mars.
Composé de douze professionnels de l'image, le jury a établi son palmarès parmi 1.596 images fournies par 358 photographes en provenance de 65 pays.
Le thème principal de la 8e édition du WWDPHC était «L'eau pour la paix», thème officiel de la Journée mondiale de l'eau 2024.
Depuis 2017, ce concours photo se déroule chaque année, en partenariat avec UN Water, organisme qui coordonne les efforts des entités des Nations unies et des organisations internationales travaillant sur les questions d'eau et d'assainissement.
A travers cette compétition photographique, l'objectif du Lions Club Seregno AID est de collecter des fonds qui permettront de financer des projets relatifs à l'approvisionnement en eau potable des communautés qui en sont démunies.
Voici les principaux lauréats du World Water Day Photo Contest 2024.
grand gagnant et 1er prix - image unique - environnement aquatique
Dipayan Bose a été désigné grand gagnant du concours pour sa photo puissante d'un manifestant affrontant courageusement les canons à eau de la police indienne à Calcutta, au cours d'une marche organisée par les partis de gauche et les organisations étudiantes pour dénoncer notamment le chômage des jeunes.
«Un jeune partisan de gauche se bat contre les canons à eau et les gaz lacrymogènes de la police tandis qu'un autre tente de sauver le drapeau lors d'une manifestation contre le gouvernement au pouvoir, exigeant une éducation pour tous et des emplois pour les jeunes, le 11 février 2021, à Calcutta, en Inde», a indiqué le photojournaliste indien en légende de son cliché primé.
2e prix - image unique - environnement aquatique
«S'abandonnant à la joie simple de la vie au bord du lac Inle, en Birmanie, des enfants et des adolescents de la région, pratiquent habilement la pêche à mains nues, créant un moment authentique et sincère qui reflète leur profonde connexion avec les eaux vivantes du lac», a déclaré Pyae Phyo Thet Paing, photographe birman.
3e ex-aequo - image unique - environnement aquatique
«Makoko, le plus grand bidonville flottant au monde avec plus de 300.000 habitants, fait face à des défis majeurs tels que le manque criant d'infrastructures et de services essentiels comme l'accès à l'eau et à l'électricité. Nichées au cœur de Lagos, le centre économique le plus important et le plus dynamique d'Afrique, les maisons sur pilotis de Makoko sont perchées sur les eaux qui, paradoxalement, servent de système d'égouts pour les 20 millions d'habitants de cette métropole en pleine effervescence», a écrit Mauro De Bettio à propos de son image prise en octobre 2023.
«Makoko est confrontée à des problèmes omniprésents tels que la pauvreté, l'accès limité à l'éducation et les disparités en matière de soins de santé. Ces difficultés pèsent lourdement sur les habitants et mettent quotidiennement leur résistance à l'épreuve. En outre, la communauté est confrontée à des problèmes complexes liés au régime foncier et à la propriété, car elle vit dans un état informel qui n'est toujours pas reconnu par le gouvernement», a ajouté le photographe italien.
«Malgré ces obstacles considérables et l'absence d'équipements de base, les habitants de Makoko font preuve d'un esprit d'unité inébranlable. Face à l'adversité, ils ont développé un profond sentiment d'appartenance au sein de leur communauté très soudée», a-t-il conclu.
3e ex-aequo - image unique - Environnement aquatique
«Des centaines de migrants attendent de se rendre aux autorités après avoir traversé à gué le Rio Grande, le fleuve qui sépare le Mexique des États-Unis, à Eagle Pass, au Texas, le 15 septembre 2023. Les migrants traversent souvent plusieurs rivières dangereuses au cours de leur périlleux voyage vers le nord depuis l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale. Ils sont contraints de fuir leur pays en raison des persécutions, de la violence, des violations des droits de l'homme et des effets néfastes du changement climatique», a expliqué Adrees Latif, photographe pakistanais de l'agence Reuters, basé à Houston, au Texas. Il a reçu le prix Pulitzer de la Photographie d'actualités par deux fois, en 2008 puis en 2019 notamment pour un travail collectif sur la migration en Amérique.
1er prix - image unique - paysages aquatiques
«En 1950, tout le village italien de Curon Venosta, dans le Trentin-Haut-Adige, a été englouti par la construction d'un barrage. Le bassin artificiel du lac Resia a été créé et seul le clocher de l'église du XIVe siècle est encore visible aujourd'hui», a rapporté le Polonais Pawel Jagiello à propos de son image réalisée à l'aide d'un drone.
2e prix - image unique - paysages aquatiques
«Comme la péninsule mexicaine du Yucatan a un sol calcaire tendre et poreux, les eaux de pluie ne s'accumulent pas en surface mais sont transportées par le plus long système de grottes inondées au monde, un dédale de tunnels qui, comme les veines dans le corps, transporte l'eau, source de vie dans cet écosystème», a commenté le photographe américain Martin Broen.
3e prix - image unique - paysages aquatiques
«Perle de chute d'eau inhabituelle dans la nature sauvage émergeant devant le lever de soleil brumeux, au cours d'un automne coloré. La lumière naturelle pure rend le paysage original dans le parc national de Plitvice en Croatie», a décrit Panos Laskarakis, photographe grec multiprimé.
1er prix - portfolios - histoires d'eau
Dans la catégorie Portfolios du WWDPHC, les travaux soumis doivent comporter au moins 6 images et 12 au maximum. Intitulé «The Iron Quest- Part III», l'exceptionnel portfolio en noir et blanc de João Coelho dont est tirée cette image, a décroché la première place du podium. «Ce projet raconte l'histoire d'un groupe de jeunes qui travaillent dans un cimetière de navires en Angola et qui, dès leur plus jeune âge, ont appris à traiter avec la mer et à la respecter. C'est l'océan qui dicte quand et comment ils peuvent travailler pour gagner un maigre salaire, de 120 dollars par tonne de fer récupéré», a expliqué le brillant photographe portugais.
2e prix - portfolios - histoires d'eau
«L'Irak, l'un des pays les plus exposés à la crise climatique, est confronté à l'une des pires sécheresses de son histoire récente. L'industrie pétrolière met une pression sur les ressources en eau déjà rares du pays : l'eau est pompée dans les puits pour extraire le pétrole. Alors que de plus en plus de pétrole est exporté vers l'Europe, à la suite de la guerre en Ukraine, un désastre écologique plane sur le pays, où les communautés locales doivent payer le prix d'une dégradation irréversible de l'environnement», a alerté l'Italienne Daniela Sala.
3e ex-aequo - portfolios - histoires d'eau
«En 2022, une sécheresse sévère dans le nord de l'Italie a mis en évidence l'impact croissant des événements météorologiques extrêmes dans le contexte de la crise climatique. Suite à la crise de l'eau de 2022, le projet se concentre sur la haute vallée du Pô, à Lodi, en Lombardie, en explorant un territoire où l'eau a été un élément crucial pendant des siècles, façonnant le paysage et soutenant l'agriculture et l'élevage», a détaillé Gabriele Cecconi.
«La disponibilité d'eau en Italie au cours des dernières années a diminué de 20 %, alors que le pays fait aujourd'hui face au plus haut niveau de stress hydrique en Europe», a ajouté le photographe italien.
3e ex-aequo - portfolios - histoires d'eau
«Le Bangladesh est confronté aux conséquences dévastatrices du changement climatique, notamment les sécheresses fréquentes, les inondations, les cyclones et l'élévation du niveau de la mer, qui entraînent des dégâts matériels et des pertes humaines. Le chômage, la pauvreté et les migrations internes sont en hausse. Situé juste au-dessus du niveau de la mer, le pays pourrait perdre 15 à 20 % de sa masse terrestre d'ici à 2050, ce qui entraînerait le déplacement de 25 à 30 millions de personnes et déclencherait des conflits régionaux. Les nations occidentales, principaux émetteurs de gaz à effet de serre, devraient adopter une approche globale de la "justice climatique"», a indiqué le photojournaliste belge Alain Schroeder.