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Attentat à Moscou : ce que l’on sait des auteurs présumés

Au lendemain de l’attentat terroriste survenu dans une salle de concert près de Moscou qui a fait plus de 130 morts, le Service fédéral de sécurité de la Russie a annoncé samedi 23 mars l’arrestation de 11 personnes, dont quatre qui seraient les auteurs présumés de l’attaque.

La plupart viendraient du Tadjikistan. Le FSB a signalé l’arrestation de 11 personnes ce samedi, dont quatre qui sont soupçonnées d’avoir participé à l’attaque terroriste contre l’hôtel de ville de Crocus près de Moscou. Arrêtées dans la région de Briansk (sud), elles auraient tenté de fuir en «se dirigeant en voiture vers la frontière russo-ukrainienne», d’après les services de renseignement russes.

Plusieurs vidéos ont été publiées sur le réseau social Telegram et diffusées par des chaînes de télévision russes, dont Pervy Kanal. Les téléspectateurs ont pu voir quatre assaillants présumés, être emmenés par des membres des forces de l'ordre et interrogés par les autorités lors de leur interpellation particulièrement musclée. 

Des identités incertaines

Néanmoins, l'identité même des assaillants présumés est encore incertaine. Beaucoup d'informations circulent sur les réseaux sociaux et dans les médias, sans que celles-ci ne soient pour le moment totalement vérifiables. Ainsi, plusieurs noms sont ressortis, dont celui de Muhammadsobir Fayzov. Dans une vidéo, on le voit assis sur un lit d'hôpital, le visage tuméfié et avouant être l'un des auteurs de l'attentat.

Comme le rapporte le média russe indépendant Meduza, cet homme serait âgé de 19 ans. Il travaillait jusqu'à maintenant dans un salon de coiffure de la région d'Ivanovo, à l'Est de Moscou. Ne parlant pas le russe mais la langue tadjik (Tadjikistan), un interprète a dû être nécessaire pour qu'il puisse répondre aux questions qui lui étaient posées. Il a par la suite affirmé qu'à son arrivée sur le territoire, des inconnus lui ont fourni des documents lui permettant de séjourner en Russie et d'y commettre l'attentat, sans qu'il ne connaisse l'identité des commanditaires. 

Même version pour un certain Fariduni Shamsiddin, que l'on peut voir dans un extrait transmis par les autorités russes sur Telegram, allongé par terre et se faisant interroger. L'homme a déclaré être venu de Turquie depuis le 4 mars et être citoyen du Tadjikistan. Il a également ajouté qu'il a «tiré sur des gens pour de l’argent», 500.000 roubles (un peu moins de 5.000 euros). La moitié de la somme lui aurait déjà été versée par virement, les armes ayant été obtenues par la même personne, anonyme, toujours selon la transcription réalisée par le média Meduza.

Quant aux deux autres, aucune identité n'a pu être corroborée. Celui considéré par les autorités comme le cerveau de l'attaque, a été confondu avec Rustam Azhiev, également appelé Abdul Hakim al-Shishani, un militant tchétchène combattant aux côtés des ukrainiens depuis octobre 2022. Il est important de rappeler que ces images diffusées sur Telegram, bien que provenant des autorités russes, doivent être considérées avec une grande prudence. Elles peuvent faire l'objet de diverses manipulations et ne sont pour le moment pas authentifiées.

«Pas de nationalité»

Selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont bel et bien originaires du Tadjikistan, ex-république soviétique d'Asie centrale à majorité musulmane voisine de l'Afghanistan.

Une hypothèse réfutée par le président même du pays, Emomali Rakhmon, qui a affirmé ce dimanche auprès de son homologue Vladimir Poutine, que les «terroristes n’ont pas de nationalité». Pour sa part, le Kremlin a annoncé à l'issue d’un entretien téléphonique que la coopération «étroite» entre la Russie et le Tadjikistan dans le domaine de la lutte antiterroriste allait «s'intensifier».

Alors même qu’aucun des terroristes présumés n’a mentionné un quelconque commanditaire ukrainien lors des interrogatoires filmés, les autorités russes n’ont eu de cesse de mettre en avant une piste ukrainienne.

A noter que ni le Kremlin ni les enquêteurs n'ont fourni de précisions sur la nature de ces liens ni de preuve de leur existence. Ils n'ont pas évoqué non plus les menaces jihadistes qui pèsent sur la Russie depuis des décennies, ni le fait que Moscou combat Daesh en Syrie.

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